Démissions d’élus du bureau, alerte sociale unanime du CSE régional, courrier du Président déclenchant une fronde interne, accusations graves de racisme rapportées par écrit, et désormais la menace de démissions en chaîne au sein du conseil d’administration : la CCI de Vaucluse est plongée dans une crise majeure. Au cœur de cette séquence, tous les reproches et toutes les colères se cristallisent désormais sur son Président, Gilbert Marcelli, dont la capacité à diriger l’institution est ouvertement remise en cause. 

Acte 1 – Quand les premiers élus quittent le navire

Tout commence par un fait politique majeur qui a eu lieu en juin 2025 : des élus du bureau démissionnent. Pas un, pas deux. Plusieurs, et des piliers de la gouvernance consulaire.

Dans une CCI, c’est un signal d’alarme majeur. Quand ceux qui sont au cœur de la gouvernance choisissent de partir, ce n’est jamais par confort. C’est qu’ils ne se reconnaissent plus soit dans la méthode, dans la direction ou dans l’homme qui préside. Ce premier avertissement aurait dû conduire à une remise en question immédiate.

Il n’a suscité que déni et arrogance du Président.

Acte 2 – Le binôme président / directeur commence à se fissurer

Les démissions de poids lourds du bureau ne traduisent pas seulement un malaise politique. Elles font apparaître, pour la première fois de manière visible, les fragilités au sommet de la gouvernance, au cœur du binôme président–directeur, jusque-là présenté comme solide, uni et indissociable.

Depuis, des tensions internes sont évoquées entre le président de la CCI de Vaucluse et son directeur général, Tomas Redondo. Des désaccords de fond, des divergences de méthode, une relation qui se dégrade progressivement. Ce qui relevait encore, il y a peu, d’un fonctionnement exécutif verrouillé commence à se fissurer.

Pour de nombreux élus, ces démissions agissent comme un révélateur : lorsque le duo exécutif d’une institution consulaire se fragilise, ce n’est jamais anodin. 

À ce stade, la crise reste encore contenue. Mais les fondations commencent à céder.

Acte 3 – Le climat social explose

Troisième signal, plus grave : le CSE régional de la CCI déclenche une alerte sociale à l’unanimité via un courrier de 3 pages. Ce courrier est transmis à la presse. 

Ce n’est plus une affaire d’élus. Ce sont des salariés qui alertent sur un climat de travail dégradé à la CCI de Vaucluse et des pratiques managériales problématiques du Président Gilbert Marcelli. À ce moment de la séquence, tout dirigeant responsable aurait fait un pas de côté, ouvert le dialogue, calmé le jeu.

Rien de cela.

Acte 4 – Le courrier de trop

Au lieu de répondre à l’alerte sociale, le Président choisit une autre cible. 

Il adresse un courrier aux élus, que nous avons pu consulter, pour mettre en cause son directeur général, évoquant une suspension de son permis de conduire et le fait qu’il continuerait quand même d’utiliser un véhicule de fonction de la CCI malgré cette suspension. 

Le président y écrit notamment être « étonné par ce comportement » qu’il qualifie « d’irresponsable », évoquant les « conséquences notamment financières pour notre CCI » qu’un éventuel accident aurait pu entraîner. Il ajoute surtout s’être ouvert de cette situation auprès de plusieurs élus, lesquels lui auraient répondu que le sujet était déjà connu, mais que « nul ne désirait en parler ouvertement s’agissant d’un cadre de haut niveau ».

Ces quelques lignes suffisent à résumer l’impasse dans laquelle la gouvernance s’est enfermée.

Présenté comme un acte de transparence, ce courrier apparaît surtout comme un aveu de dysfonctionnement au sommet, et comme une tentative tardive de déplacer la responsabilité au moment précis où la présidence elle-même est mise en cause.

C’est ce courrier, plus que tout autre élément, qui déclenche la fronde ouverte des élus.

Acte 5 – La rupture définitive des élus

La réaction est immédiate. Les élus ne s’y trompent pas. Selon certains mails d’indignation que nous avons lu, les appels à la démission de Gilbert Marcelli se multiplient. De plus, une quinzaine d’élus du conseil d’administration envisagent désormais de démissionner. Par solidarité avec Tomas Redondo (en arrêt de travail). Mais aussi parce qu’ils estiment que la CCI ne peut plus être dirigée ainsi.

Quand un président perd son bureau, ses salariés et désormais son conseil d’administration, il ne gouverne plus. Il s’accroche.

Acte 6 – Le racisme, la ligne infranchissable

Et puis il y a pire. 

Des propos à caractère raciste sont rapportés par écrit comme ayant été tenus par Gilbert Marcelli à l’encontre d’un élu, en présence de témoins. Choqué et scandalisé, cet élu en a informé par écrit les membres du conseil d’administration et ne compte pas en rester là. 

Ici, il n’y a plus de débat possible. Le racisme n’est pas une opinion. Il n’est pas un dérapage. Il n’est pas un “contexte”. Il disqualifie définitivement celui qui en est accusé politiquement et moralement. 

Une institution consulaire, qui possède une mission de service public, qui représentant des milliers d’entrepreneurs, ne peut être dirigée par un homme sur lequel pèsent de telles accusations sans réaction claire et immédiate de sa tutelle, la Préfecture.  

Conclusion – La démission n’est plus une option

Il faut désormais appeler les choses par leur nom. Gilbert Marcelli n’est plus en capacité de présider la CCI de Vaucluse. Sa démission n’est pas une vengeance. Ce n’est pas une polémique. Ce n’est même plus un débat. C’est une nécessité morale et institutionnelle.

La CCI de Vaucluse ne se relèvera pas tant que Gilbert Marcelli restera en place. Son départ est devenu la condition minimale d’un retour à la confiance.

Jamil zéribi