L’information de ce jour est plutôt cocasse. La CPME, l’organisation des Petites et Moyennes Entreprises Française a décidé de s’associer au géant du numérique Facebook pour venir en aide aux commerçants, aux TPE-PME. Cet accord conclu pour les 6 prochains mois permettra à l’entreprise californienne de toucher 2 millions d’entrepreneurs et 150 000 adhérents de la CPME.
Alors pourquoi la CPME qui fustige régulièrement le Medef et son CAC40 a décidé ce mariage de raison avec l’une des GAFAM les plus controversée qui, rappelons-le, a fait l’objet d’un redressement fiscal de 106 millions d’euros en France pour la période 2009-2018 ?
La situation est grave
82% des internautes français achètent en ligne, quand seulement 15% des TPE françaises vendent en ligne. Le retard des entreprises hexagonales dans l’utilisation des solutions numériques est abyssal. C’est donc un véritable programme d’accompagnement gratuit qui a été conçu : Formation en ligne, diagnostic dédié, hashtag de soutien, kit de numérisation, programme d’accélération, cartes collaboratives…
Ce dispositif qualifié « d’urgence » va sans doute répondre aux attentes des entrepreneurs mais il va également flécher les entreprises françaises vers les outils et produits commerciaux développés par Facebook. L’entreprise californienne va transformer sa page Facebook Française en vitrine des commerçants français à travers #JeLikeMonCommerçant, espérant un élan populaire pour soutenir les TPE-PME et au passage, un coup de com magistral.
Facebook, le grand gagnant
Ce partenariat permet au champion du monde des datas, propriétaire de Instagram et de Whatsapp, de préempter encore un peu plus, le marché économique français et renforce le monopole des GAFAM sur le continent Européen.
Rappelons qu’il y a quelques mois, les responsables de Google étaient intervenus dans de nombreuses CCI de France, dont celle du Vaucluse, pour former des entrepreneurs.
Former et accompagner les entrepreneurs Français dans l’utilisation de solutions digitales est une bonne chose. Confier cette mission à un champion Français ou Européen du numérique ou à des entreprises en proximité dans les territoires eu, sans aucun doute, été plus opportun. D’autant que nous ne manquons pas de talents dans ce domaine.
Jamil ZERIBI
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