Le journal « Le Dauphiné Libéré » du groupe de presse Ebra, propriété du Crédit Mutuel a annoncé un plan d’économie de 4,2 millions d’euros pour faire face à des difficultés financières, avec pour objectif de revenir à l’équilibre en 2024. Ce plan comprend un plan de départ volontaire touchant 20 salariés, la suppression de trois magazines non rentables, et une réorganisation de « Vaucluse Matin ».
Les pertes du journal sont attribuées à la hausse des prix du papier et de l’énergie, à la baisse des ventes, et à la crise du portage. Le plan prévoit des économies de 3,3 millions d’euros en 2024 et 0,9 million en 2025. Pour atteindre ces objectifs, la stratégie sera revue en ce qui concerne les événements, l’audience sera élargie avec des « newsletters complémentaires », et des efforts seront faits pour fidéliser les abonnés à la version papier.
Le plan implique la suppression de 20 postes, dont 6 journalistes, mais aussi la création de 4 nouveaux postes pour renforcer le web et les réseaux sociaux, ainsi que la titularisation de 16 CDD. « Vaucluse Matin » devrait fermer son bureau d’Avignon et recentrer son activité dans le nord du département, avec des inquiétudes syndicales quant à l’impact sur la couverture journalistique. Le plan doit encore faire l’objet de négociations entre la direction et les délégués syndicaux à partir du 14 décembre.
La direction annonce également sa volonté de se redéployer davantage sur le numérique, avec la création de newsletters et une présence sur les réseaux sociaux, y compris TikTok et WhatsApp.
Les employés du Dauphiné Libéré expriment leur mécontentement face au Crédit Mutuel, qui a injecté 458 millions d’euros dans le groupe de presse Ebra, mais n’a pas accordé une aide plus significative à leur journal. En 2023, d’autres journaux régionaux du groupe Ebra (Dernières nouvelles d’Alsace, Le Progrès, Le Républicain lorrain et Vosges matin) ont bénéficié d’une réduction de leurs passifs grâce à cette recapitalisation, ce qui accentue le ressentiment des salariés du Dauphiné.