Vous trouverez ci-dessous le droit de réponse de Monsieur Pierre Brouard, suite à l’article de Vaucluse Entreprises intitulé : Triste fin pour la Provence Numérique

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DROIT DE RÉPONSE :

Vous avez fait paraitre un article rempli de faussetés et surtout de dénonciations calomnieuses portant sur ma personne. Vous me citez sans jamais pourtant m’avoir rencontré. L’article que vous avez fait paraitre mérite réponses :

« Triste fin pour la Provence Numérique » : 

A ce jour la SCIC Provence Numérique n’est ni en liquidation, ni en redressement. Pourquoi parler de fin ? Une étape dure certes car l’économie et la trésorerie ne permettait plus de maintenir des salariés. Néanmoins les 55 coopérateurs (agglomération des Sorgues du Comtat, entreprises, associations entrepreneuriales et sociales, tiers lieux, particuliers) œuvrent à la relancer. Ce sont eux la force opérationnelle car ils savent l’importance d’un pôle territorial de coopération économique. Et quelle belle structure une structure qui peut vivre sans directeur… 

Vous sous entendez que la SCIC Provence Numérique a quitté Carpentras à cause de dissensions. C’est faux, le tiers lieu de Carpentras y est toujours pour ses actions de médiation numérique, fablab et médialab. La SCIC a essaimé sur Monteux car l’agglomération des Sorgues du Comtat l’a séduit par son dynamisme entrepreneurial et a répondu à ses demandes de locaux. 

Chef de projet Gare Numérique ?

J’ai effectivement été embauché en tant qu’ingénieur territorial à la COVE, après une mission de consulting, pour conduire le projet de la « gare numérique ». Ma mission portait sur la réhabilitation du lieu mais aussi sur le développement de l’écosystème via l’association de préfiguration de la Gare Numérique. Cette association est créée par un ensemble d’acteurs fédéré autour du projet en 2017. J’ai été mis totalement à disposition de l’association en vue de la création de la Société Coopérative. Quand je dis totalement c’est que mon bureau était dès 2018 dans l’association et non à la COVE… Cela faisait partie de mon travail de développer l’association. 

La COVE ne m’a jamais reproché directement ou publiquement quoi que ce soit. Ma mission était la valorisation des entreprises et de l’économie locale. Ce que j’ai fait non pas avec une mais avec des dizaines d’entreprises, en valorisant leurs compétences et savoir-faire. L’association a fait travailler de nombreuses entreprises en toute légalité… Un cercle vertueux de RSE mais pas d’apport d’affaires comme vous le dites. Et oui j’ai aussi valorisé nos entreprises locales en dehors de notre territoire, en nouant des liens extérieurs, car l’économie ne s’arrête pas aux frontières administratives d’une collectivité. 

Après 2 CDD à la COVE (3ans et demi de CDD), j’ai refusé un 3eme CDD de deux mois, et pour cause j’attendais un deuxième enfant et j’avais besoin d’une situation plus stable et pérenne que celle proposée…  C’était en avril 2020 en plein confinement, alors que je me démenais pour créer des visières anti-covid ou équipements pour l’hôpital de Carpentras grâce au fablab… Après une courte période de chômage lorsque l’association m’a proposé un poste j’ai bien sûr accepté. Mais je comprends que mon départ ait pu embêter la COVE pour développer son projet. 

Entre avril et septembre 2020 je ne suis ni salarié de la COVE, ni salarié de l’association. Et c’est pendant cette période, dès l’élection de M. Andrieu, que la COVE se retire de l’association, non pas à cause de moi (car je n’étais pas aux réunions, pas au conseil d’administration et pas salarié) mais parce qu’elle souhaitait une majorité absolue au sein de la future SCIC, ce qui n’est légalement pas possible, les règles coopératives interdisant à un sociétaire de détenir plus de 49% de poids de vote… Mais pour ça le mieux est de demander aux administrateurs de la SCIC. Le projet de la COVE a changé d’orientation en 2020 en s’éloignant de la gouvernance publique privée. L’agglomération des Sorgues du Comtat a elle intégré la SCIC en respectant ces règles de gouvernance et tout s’est bien passé.

L’ensemble de l’écosystème reste dans l’association puis poursuit sa volonté de créer une coopérative, de développer le projet de pôle de coopération économique et de valorisation de l’économie locale. La suite vous la connaissez, loin d’une boulimie, il s’agit d’un fourmillement d’activités et services portés par ses nombreux coopérateurs et structures. Parce qu’ensemble on peut faire beaucoup… loin d’une boulimie individuelle et étriquée, c’est la force d’un écosystème dynamique ! Les multiplications valent plus que les divisions…

Les impairs se multiplient ?

Vous accusez et je démens car il est faux de dire que j’ai été « incapable de fournir du personnel qualifié ». J’ai toujours eu de bonnes relations avec le GRETA, aujourd’hui encore. Nous avons fait intervenir plusieurs entreprises expertes sur ces formations (plus de 8 entreprises de systèmes et réseaux), qui ont d’ailleurs recrutées parmi ces stagiaires. La formation dont vous parlez a eu un fort taux de réussite (90%) avec des embauches à la clé. J’ai à chaque fois proposé aux médiateurs numériques, en insertion, de pouvoir intervenir, suivant leurs compétences et leur souhait d’évolution sur quelques courts modules (et non en les envoyant au feu !). Cela fait partie de l’évolution professionnelle et des parcours professionnels de ces personnes, en commun accord. Une personne a démissionné certes, mais pour aller vers un poste de formateur à l’AFPA car c’était son souhait d’évolution ! Cela fait partie du rôle de l’insertion et il faut l’accepter. Actuellement un autre médiateur numérique est toujours en poste au sein de l’association et a aussi pu faire quelques interventions. Et le GRETA a continué de travailler avec la Provence Numérique, nous avions même prévu en septembre une grande rencontre avec l’ensemble des coordinateurs de filières.

Il est facile de parler d’impairs sans savoir… Bien sûr que le projet a évolué depuis 2016 ! le monde a connu de grands changements et tout le monde a dû se repositionner. Croyez-vous que les entreprises sont dans la facilité depuis quelques années ? Les difficultés économiques de la SCIC sont nées de plusieurs facteurs :

  • Marché de la formation difficile (-50% de CPF depuis l’identité numérique, marché région SUD PACA sur le lot numérique parti a un cabinet parisien M2i qui n’est jamais venu faire de formation…). Le GRETA et l’AFPA ont également perdu ce marché et nous en étions des sous-traitants. Oui il est plus facile de faire du 100% distanciel mais nous n’avons pas choisi la facilité, nous avons choisi l’intérêt social…
  • Conjoncture économique difficile pour les activités de services
  • Un appel à projet de « manufacture de proximité » déposé en consortium AVEC la COVE en 2022, auprès de l’ANCT, que nous avons perdu. Comme quoi les dissensions sont bien loin de ce que prétends votre article.  Ce projet alliait Gare Numérique et Provence Numérique.
  • Un appel à projet de la DREETS (et non France Numérique !), DEFFINOV, en consortium avec le CNAM PACA qui n’est pas passé, allant plutôt pour le bassin avignonnais que Carpentras…

Ironie du sort, la devise de Carpentras, que j’avais inscrite en page de garde de l’étude sur la Gare Numérique est : Unitas fortitudo, disentio fragilitas, l’union fait la force et le désaccord la fragilité. L’histoire a du bon pour comprendre les difficultés de nos territoires.

Pour la suite, je suis très content que la COVE ait enfin fini ses travaux et commence enfin à lancer des activités sur la Gare Numérique. 

PS : vous noterez que la COVE a perdu à l’INPI sur les 5 chefs d’accusation concernant le nom « fabrique Gare Numérique » que l’association a toute légitimité à utiliser. Bien sûr que celle-ci à changé de nom pour « tiers lieux et transitions »