Lium est une jeune startup Vauclusienne, basée à Orange, sortie de terre en 2021. Deux ingénieurs, Guilain YVON et Thomas FATTORE, l’un spécialisé dans l’aérospatial et l’autre dans la mécanique, ont créé le ballon captif, « Le 3e œil des sites sensibles ». Le prénommé Horus, qui offre une vision globale du site afin de détecter au plus tôt tout incident. Il peut couvrir visuellement depuis les airs de grandes zones pour aider les services de sécurité et de sûreté à assurer la protection des infrastructures et du personnel contre différents types de menaces, qu’elles soient humaines (intrusions, actes de malveillance, terrorisme…), environnementales et sanitaires (déversements de produits polluants et/ou nocifs, émanations de gaz et de fumées…) ou encore des incendies. 

L’Intelligence Artificielle dans les airs

Horus est un ballon, très similaire à un ballon dirigeable, à la seule différence qu’il est relié au sol avec un câble. Une fois mis en vol, sa position est fixe, mais sa hauteur peut être ajustée. Afin de pouvoir « flotter » dans les airs, le ballon Lium est gonflé à l’hélium. Il est inhabité, ne nécessite pas de pilote et peut embarquer à son bord des caméras de différents types (Electro-optique, thermique, spectrale…). Contrairement à son semblant de concurrence, il a une capacité d’autonomie sans interruption d’un mois, quand les autres peuvent voler à peine plus d’une journée. Il peut être déployé rapidement, en 10 minutes plus exactement, par n’importe quel opérateur, et ce même dans des conditions difficiles. 

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De la sécheresse au ballon… 

L’idée a émergé lors d’un voyage en Afrique du Sud. Le stress hydrique qui y règne ainsi que la sècheresse ont mené les futurs associés à réfléchir comment œuvrer en faveur de la prévention des feux de forêts. C’est alors qu’une première solution est née. La société Lium a d’ailleurs effectué un bêta test avec le SDIS 84 pour observer et protéger le massif du Luberon. Avec un ballon, on peut surveiller plus de 800 hectares, et de ce fait limiter les départs de feux. 

Une levée de fonds déclenchée et un recrutement actif

Cette solution de surveillance, vendue 140 000€, est efficace pour les feux de forêts autant que pour le milieu industriel (raffineries, centrales nucléaires, sites pétrochimiques…). D’ici fin 2023, les prototypes laisseront leur place aux ballons sur site. Les deux ingénieurs ont déjà remporté deux contrats, avec Orano (site de Tricastin) et GRT Gaz (Drôme), et ne comptent pas s’arrêter là. Ils prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires à 1,5 million d’euros d’ici à 2 ans et recrutent actuellement 3 ingénieurs. Une levée de fonds a déjà été déclenchée par la startup, qui espère lever 500 000€ avec le privé et autant avec le public.

Entre les sites sensibles de plus en plus contrôlés depuis l’incendie de Lubrizol en 2019, et l’augmentation exponentielle des feux de forêt, l’entreprise Lium a très certainement de beaux jours devant elle ! 

Laurine Chardon